Atargatis
Atargatis est une déesse de la mythologie syrienne, en particulier vénérée dans la région de l’ancienne Assyrie et en Syrie. Elle est souvent décrite comme une déesse mère et est parfois appelée la “déesse poisson” en raison de son association avec les poissons et de son apparence mythologique.
Origines et attributs
Atargatis est une figure complexe dont les origines sont souvent liées à la fusion de divinités locales du Proche-Orient ancien. Elle est en grande partie associée à l’eau, à la fertilité, et à la maternité. Dans certaines traditions, Atargatis est considérée comme une déesse de la fertilité, du mariage, et de la nature. Elle est aussi parfois perçue comme une déesse de l’amour et de la guerre, ce qui reflète ses multiples rôles dans la société.
Elle est souvent représentée avec une couronne de cornes et des traits féminins, mais parfois avec des éléments aquatiques et des attributs de poisson, symbolisant son lien avec l’eau. Selon certaines versions de la mythologie, Atargatis est aussi associée aux astres et à la lune.
Le mythe d’Atargatis
L’un des mythes les plus connus concernant Atargatis raconte son histoire d’amour tragique avec un jeune homme mortel, le berger Hadad (ou Adonis dans d’autres traditions). Selon la légende, Atargatis tombe amoureuse de Hadad et l’amour qu’elle éprouve pour lui est si intense qu’elle devient extrêmement jalouse et possessive. Lorsque Hadad est tué, Atargatis, dans son chagrin et sa culpabilité, se jette dans un lac ou une mer pour se transformer en poisson. Cela symbolise sa connexion avec l’eau et les poissons, qui sont des symboles de fertilité et de renouveau.
D’autres versions du mythe expliquent qu’Atargatis se transforme en poisson par honte de son amour incestueux ou interdit. Dans ces récits, elle incarne une déesse protectrice et bienveillante, mais aussi une divinité capable de punir et de rétablir l’ordre cosmique en cas de transgression.
Culte et influence
Le culte d’Atargatis était important dans le royaume d’Emèse (actuelle Homs en Syrie) et s’étendait à d’autres parties du Proche-Orient. Elle était vénérée comme la déesse protectrice de la ville et, par extension, de la fertilité et de la nature. Les prêtresses d’Atargatis étaient célèbres pour leurs rituels et sacrifices, certains récits suggérant même que ces rituels comprenaient des danses et des cérémonies impliquant des poissons sacrés.
À Emèse, un grand temple a été dédié à Atargatis, et la déesse était souvent représentée dans une statue en or. L’une de ses principales fêtes était associée à la mer, à la pluie et à la récolte, soulignant ses liens avec la fertilité. L’association d’Atargatis avec les poissons se reflétait également dans les rites où des poissons vivants étaient libérés dans des étangs ou des lacs consacrés à la déesse.
Atargatis et les influences culturelles
Au fil du temps, Atargatis a eu une influence sur les religions et les cultes voisins, et certaines de ses caractéristiques ont été intégrées dans d’autres traditions. Par exemple, elle est parfois associée à Derceto, une déesse syrienne similaire, et son image a pu être influencée par les mythes de déesses proches de l’eau dans le bassin méditerranéen.
Certains chercheurs ont également suggéré que le culte d’Atargatis pourrait avoir eu une influence sur la figure chrétienne de Marie, en raison de ses aspects de déesse-mère et de protectrice. Cependant, Atargatis demeure avant tout une figure de l’Antiquité orientale, avec une place particulière dans les religions de la Syrie et de l’Assyrie anciennes.